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Ton conjugueur rifain.

ⴰⵙⴼⵜⵉ ⵙ ⵜⵎⴰⵣⵉⵖⵜ

2037

verbes conjugués

ɛ ɣ ǧ ř č

Il est conseillé d'effectuer vos recherches de verbes en rifain. Pour ce faire, utiliser la forme impérative des verbes, par exemple : ecc pour "manger". Si vous ne connaissez pas le verbe en rifain, vous pouvez également partir du français en recherchant sa forme infinitive. Par exemple, en cherchant "manger", vous trouverez la conjugaison rifaine de ecc.

L’élaboration des tableaux de conjugaison repose sur le Dictionnaire tarifit-français de Mohamed Serhoual (2002) . En effet, dans le dictionnaire de Mohamed Serhoual, chaque entrée de verbe présente les différentes formes verbales à la troisième personne du singulier masculin, couvrant les principaux aspects de la conjugaison rifaine : prétérit, prétérit négatif, aoriste intensif et aoriste.

Quelques éléments sur le verbe rifain.

La conjugaison rifaine repose principalement sur l’aspect de l’action, c’est-à-dire la manière dont l’action est perçue (terminée, en cours, répétée), plutôt que sur une simple indication du temps (passé, présent, futur). Les verbes sont formés à partir de racines consonantiques, et l’utilisation de schémas vocaliques et de particules permet d’exprimer différents aspects et modalités d’action. Trois aspects principaux dominent la conjugaison rifaine : le prétérit, l’aoriste intensif et l’aoriste simple. La négation en rifain a parfois des formes spécifiques pour le passé, le futur, ainsi que pour les formes intensives.

I. La vocal neutre 'e' (schwa).

La voyelle neutre 'e' (schwa) est utilisée fréquemment en rifain pour des raisons phonétiques. Même si elle n’a pas de statut phonologique propre, elle est insérée dans les constructions verbales pour faciliter la prononciation, notamment pour éviter les successions de consonnes difficiles à articuler. Cette voyelle peut être flexible et disparaître selon le contexte phonétique.

II. Les différents aspects en rifain.

1. Prétérit

1.1. Le prétérit est utilisé pour indiquer des actions terminées dans le passé. Cet aspect est simple et direct, signifiant que l’action est achevée.

Exemple :

ufiɣ : signifie "j’ai trouvé" ou "je trouvai", marquant une action terminée dans le passé.
rajiɣ : signifie "j’ai attendu", exprimant une action accomplie.

Le prétérit est utilisé pour décrire des actions définitivement achevées.

2.2. Lorsque le prétérit est précédé de la particule ttuɣa, il sert à exprimer une action qui s'est produite avant une autre action dans le passé.

Exemple :

ttuɣa yecca uca yeffeɣ : signifie "il avait mangé puis il est sorti."

Ces deux actions sont achevées dans le temps, mais l'une des actions (manger) précède l'autre (sortir).

2. Prétérit négatif

Le prétérit négatif est formé avec une particule négative. Il existe différentes particules pour exprimer la négation en rifain, telles que “wer”, “war”, “wa”, et “ur”. Dans les exemples suivants, “wer” est utilisé pour exprimer la négation.

Exemple :

wer ufiɣ : signifie "je n’ai pas trouvé".
wer ggiɣ : signifie "je n’ai pas fait".

De plus, pour certains types de verbes, il y a ajout d'une voyelle "i" dans la dernière syllabe du verbe lors du passage à la négation.

Exemple :

icɣel : "il est occupé"
wer icɣil : "il n’est pas occupé".

3. L’aoriste

L’aoriste exprime des actions non achevées, qui sont en cours ou se dérouleront dans le futur. Il est également utilisé pour donner des ordres via l’impératif.

3.1. Lorsqu'il est associé au préverbe ad , l’aoriste exprime des actions qui se dérouleront dans le futur. C'est l'équivalent du futur en français.

Exemple :

ad afeɣ : "je trouverai", où ad précède le verbe pour indiquer que l’action se déroulera à un moment ultérieur.

3.2. Pour exprimer une négation dans le futur, le rifain utilise l’aoriste intensif négatif. Cela permet de nier une action qui se déroulera dans le futur.

Exemple :

ad ibuẓẓel : "il s’étendra par terre"
wer ittbuẓẓul : "il ne s’étendra pas par terre".

3.1. Lorsqu'il est associé à ad yiři , l’aoriste exprime une action qui sera terminée à un moment donné dans le futur.

Exemple :

Badis ad yiři yaweḍ ɣar Meknas zzat ass n řheḍ : signifie "Badis sera arrivé à Meknès avant lundi".

Cette action se situe dans le futur. Badis arrivera à Meknès, ce qui n'a pas encore arrivé, car il n'est encore pas à Meknès. On sait qu'il arrivera avant lundi, un moment donné dans le futur qui n'est par définition pas encore arrivé.

4. L’aoriste intensif

L'aoriste intensif est une forme particulière de l’aoriste qui met l'accent sur la répétition ou la durée d’une action. Cet aspect est utilisé pour décrire des actions qui se répètent fréquemment ou qui sont habituelles.

4.1. Il peut exprimer le présent habituel. L’aoriste intensif équivaut souvent à un présent intensif, exprimant une action qui se répète régulièrement ou fait partie d’une routine.

Exemple :

ittraja : signifie "attendre habituellement ou de manière répétée", marquant une action qui se produit régulièrement dans le présent.

4.2. Il peut exprimer un présent immédiat (action en cours). Pour exprimer une action qui se déroule au moment même, le rifain utilise l'aoriste intensif, souvent accompagné de l'indicateur aqqa. Cet indicateur peut être traduit par "en train de" et permet de marquer que l’action est en cours au moment où l’on parle, où l’action est exécutée.

Exemple :

aqqa tteteɣ : signifie "je suis en train de manger", où aqqa indique que l'action est en train de se produire au moment même.

4.3. Il peut exprimer le passé habituel. Avec des indicateurs temporels comme ttuɣa, l’aoriste intensif peut également exprimer des actions répétées dans le passé.

Exemple :

ttuɣa ttazzleɣ : signifie "je courais régulièrement". Ici, l’action répétée dans le passé est indiquée par l’adverbe ttuɣa.

III. Le participe

Le participe en rifain est une forme verbale invariable en genre et en nombre, utilisée principalement dans les phrases relatives où le sujet du verbe correspond à un antécédent. Il est utilisé pour décrire des actions effectuées par le sujet.

Exemple :

D ajeǧid ig issawařen : "C'est le roi qui parle".
Timɣarin ig ifetřen seysu : "les femmes qui ont roulé le couscous".
Iryazen ig icarrzen cal : "les hommes qui labourent la terre".

IV. Les formes verbales dérivées.

Le rifain comporte plusieurs formes verbales dérivées de base qui peuvent être combinées pour exprimer des nuances supplémentaires.

1. Le factitif ou causatif

Cette forme permet d’exprimer l’idée de faire faire quelque chose à quelqu’un ou quelque chose. Elle est caractérisée par la préfixation d'un ss au verbe.

Exemple :

cmeḍ : brûler
ssecmeḍ : faire brûler.

2. Réciproque

Cette forme exprime une action réciproque, un échange entre plusieurs parties. Elle est caractérisée par la préfixation d'un m au verbe.

Exemple :

jjaǧ : jurer
mjjaǧ : se jurer réciproquement.

3. Passif

Cette forme permet d’exprimer qu’une action est subie par le sujet. Elle est caractérisée par la préfixation de ttw ou nn au verbe.

Exemple :

nḍeř : enterrer
ttwanḍeř : être enterré.

ḍřem : commettre une injustice
nnḍřem : être victime d'une injustice.

fḍeḥ : dénoncer
nnfḍeḥ : être dénoncé

4. Combinaison de dérivés

Exemple :

eqqeř : examiner, regarder
muqqeř : regarder, voir, chercher
smuqqeř : regarder, voir, chercher, exorciser un possédé du démon, ausculter une femme enceinte.

V. Les verbes transitifs indirects.

Dans le dictionnaire en ligne d’Amyaz, et celui de Mohamed Serhoual, vous trouverez souvent des verbes accompagnés de prépositions telles que di, ɣar, adu, zi, ar, ak, jar, s, x, etc.

Ces prépositions modifient légèrement le sens du verbe.

Prenons l'exemple du verbe "ceř".

"ceř" seul signifie "passer la méridienne" ou "passer la journée".

Exemple :

cřiɣ ad qeccareɣ ibawen -> j'ai passé la journée à éplucher les fèves

Lorsqu'il est accompagné de la préposition "di", il prend le sens de "rester" ou "demeurer". Dans le dictionnaire, le verbe est noté ainsi : "ceř -di-". Il n’y a que ceř qui est conjugué, di n’est qu’une préposition accompagnant le verbe.

Exemple :

cřiɣ di taddart ass ikmeř -> je suis resté à la maison toute la journée.